Histoire


Jalons chronologiques

1770

Sous Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas autrichiens, le ministre plénipotentiaire, le comte Charles de Cobenzl, partisan des Lumières, avait nourri le projet de faire rechercher et publier les principales chroniques du pays.

Corneille-François de Nélis, bibliothécaire de l’université de Louvain, futur évêque d’Anvers, caresse le projet de publier unecollection d’anciens historiens belges, les « Belgicarum rerum prodromus sive de historia Belgica ejusque scriptoribus praecipuis commentatio ».

Après la mort du ministre, en 1770, les vues de celui-ci sont reprises par l’Académie impériale et royale de Bruxelles. Sous l’impulsion de Georges-Joseph Gérard, son secrétaire puis son directeur, des Monumenta historiae Belgicae voient le jour. Les résultats demeurent toutefois limités

1827

Création, dans l’optique de Nelis, d’une Commission spéciale chargée de publier les chroniques inédites intéressant l’histoire nationale. L’initiative concerne la partie méridionale du Royaume des Pays-Bas.

1834

22 juillet
Sur proposition de Charles Rogier, ministre de l’Intérieur, Léopold Ier, roi des Belges, signe l’Arrêté royal créant une « Commission instituée à l’effet de rechercher et de mettre au jour les chroniques belges inédites ».

La dénomination abrégée, « Commission royale d’Histoire », a prévalu dans la suite.

La Compagnie a toute latitude scientifique, mais ses membres sont nommées par le Roi.
Baron de Gerlache La présidence revient au baron Étienne-Constantin de Gerlache, qui, en février 1831, avait été porté à la tête du Congrès national. Le secrétariat est confié au baron Frédéric de Reiffenberg, professeur à l’université de l’État à Louvain puis à Liège, qui deviendra conservateur en chef de la Bibliothèque royale. Louis-Prosper Gachard, l’archiviste général du Royaume, assume la fonction de trésorier. Les autres membres sont Mgr Pierre de Ram, recteur de l’Université catholique de Louvain quelques mois plus tard, en novembre ; Louis Dewez, secrétaire perpétuel de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; Léopold-Auguste Warnkoenig, professeur à l’université de l’État à Gand ; Jan-Frans Willems, receveur de l’Enregistrement à Ekloo, spécialiste des textes historiques et littéraires flamands. La Commission est installée le 4 août.

4 et 16 août
Au cours de ces séances sont arrêtées les règles d’édition.

1836

2 mars
La première d’une longue série de publications est remise au Roi :
la Chronique en vers de Jean Van Heelu ou relation de la bataille de Woeringen. Rymkronyk van Jan Van Heelu betreffende den slag van Woeringen, éditée par les soins de J.-F. Willems, un ouvrage in-4°.

1837

Initialement, les procès-verbaux des séances parurent dans les colonnes du Moniteur belge .
Cette année, il fut décidé d’en faire une publication distincte éditée par la Commission elle-même : Compte rendu des séances de la Commission royale d’Histoire ou recueil de ses Bulletins.
Le tome I (séances de 1834 à 1837) parut en deuxième édition en 1844. En 1904, la publication prend le titre de Bullletin de la Commission royale d’Histoire. A partir du tome C (1936 ), le titre devient bilingue : Bulletin de la Commission royale d’Histoire – Handelingen van de Koninklijke Commissie voor Geschiedenis.

8 décembre
Par Arrêté royal, la décision est prise de doter la Belgique d’une Table chronologique des chartes imprimées concernant son histoire. Un Arrêté ministériel du 16 novembre 1838 arrête les règles à suivre.

1845

29 mars
Arrêté ministériel fixe le règlement de la Commission royale d’Histoire.

1er décembre
La Commission royale d’Histoire est rattachée à l’ Académie royale de Belgique.
Elle y tiendra désormais ses séances.

1854

Alors que la Commission s’était jusqu’ici plutôt limitée au Moyen Age, Gachard, livre le premier volume relatif aux Temps modernes, dans la série in-8°.

1859

La Commission célèbre son premier quart de siècle d’existence. Une médaille commémorative est frappée à cette occasion.

1869

Création de membres suppléants, non limités en nombre, destinés à succéder aux membres effectifs.

1870

Vers cette année, le personnel de la Commission fut largement renouvelé. Gachard était le seul survivant de ses confrères de 1834. Parmi les nouveaux, les archivistes de l’État ou des villes étaient majoritaires. Leur présence allait orienter davantage la Commission vers les travaux diplomatiques de grande envergure.

1896

Sous l’impulsion d’Henri Pirenne, élaboration d’Instructions pour la publication des textes historiques. Le but est de donner aux éditions un caractère critique et une uniformité de présentation.

1898

La Commission s’impose un large programme de travail qui débouche sur une politique d’édition plus élaborée.

1909

9 novembre

Commémoration, en présence du roi Léopold II, du 75èmeanniversaire de la Commission
Création de membres suppléants, non limités en nombre, destinés à succéder aux membres effectifs.

Avec l’édition des deux volumes de Mémoires et documents sur la révolution belge et la Campagne des Dix jours, édités par le baron Buffin, la Commission franc

1922

Eugène Hubert, Ministre des Sciences et des Arts, membre de la Commission, autorise désormais celle-ci à lui proposer les personnes qu’elle souhaite faire entrer en son sein. L’usage est officialisé dans le règlement de 1954.

1934

28 novembre
La Commission royale d’Histoire fête le centenaire de son existence en présence du Roi et de la Reine. Au cours d’une séance solennelle, Henri Pirenne, secrétaire-trésorier, retrace le passé de l’institution.

Elle publie à cette occasion un livre jubilaire, La Commission royale d’Histoire, 1845-1934. Livre jubilaire composé à l’occasion du centième anniversaire de sa fondation par les membres de la Commission, Bruxelles, Palais des Académies, 1934.

1938

16 mars
Création par Arrêté royal de la Koninklijke Vlaamsche Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schoone Kunsten van België.
La Commission royale d’Histoire est désormais placée sous le patronage des deux académies.

1950

Les procès-verbaux des sessions sont rédigés dans les deux langues nationales.

1954

10 février
Par Arrêté royal, la Commission reçoit un nouveau règlement. Les membres effectifs se recrutent par cooptation. Leur nomination reste soumise à l’approbation royale. Les membres suppléants sont élus par les membres effectifs, sous réserve de l’approbation ministérielle.

Constitution d’un Comité international en vue d’élaborer un nouveau répertoire des sources historiques du moyen âge (Repertorium fontium Medii Aevi), destiné à remplacer le répertoire international de « Potthast ». La Commission royale d’Histoire assure la représentation de la Belgique au sein de ce comité. Jusqu’à sa mort, en 1979, le secrétaire Fernand Vercauteren apporta un concours particulièrement actif aux travaux du Comité.

1967

La Commission décide de s’adjoindre deux philologues, un romaniste et un germaniste, en dehors du quorum et sans qu’il y ait vacance.

1971-1972

La politique de nomination des membres vise à réaliser une égalité linguistique, déjà presque atteinte.

1972

23 septembre
Création de la fonction de vice-président, sous réserve d’approbation de modification de l’Arrêté royal de 1954, qui ne prévoyait pas ce poste. Il sera occupé par un membre de l’autre régime linguistique que le président.

1976

1er avril
Un Arrêté royal institue la parité entre les deux régimes linguistiques. Chacun comptera huit membres. La notion de membre suppléant est supprimée. L’autonomie de la Commission est garantie par l’Académie royale de Belgique et la Koninklijke Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van België. Des Arrêtés royaux des 3 et 8 mars 1983 introduisent des dispositions complémentaires.

1979

Création de la charge de secrétaire-trésorier adjoint, de l’autre régime linguistique que le secrétaire-trésorier. Avec le président et le vice-président, ces personnes constituent le Bureau de la Commission. Leurs fonctions sont électives et à durée déterminée. Le Bureau est assisté par le secrétaire administratif.

1982

La Commission adopte un nouveau Règlement d’ordre intérieur.

1994

26 décembre
Par un amendement à son Règlement d’ordre intérieur, la Commission introduit la qualité de membre honoraire.

1996

7 décembre
La Commission prend l’initiative de participer à l’entreprise des Monumenta Paleographica Medii Aevi, placée sous les auspices de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, de Paris, et sous le patronage de l’Union académique internationale et du Conseil de l’Europe. Elle crée dans ce cadre une Series Belgica, sous le patronage conjoint de l’Académie royale de Belgique et de la Koninklijke Academie van België.

1997

Le « Nouveau Wauters » est mis à la disposition du public sous forme d’un cédérom, accompagné d’un manuel de l’utilisateur trilingue (français, néerlandais, anglais) : Thesaurus diplomaticus .

Une convention est établie avec l’Institut pour l’Histoire universelle de l’Académie des Sciences de Moscou, en vue de publier un guide des fonds d’archives conservés à Moscou et importants pour l’histoire de Belgique.

2006

Constitution du réseau européen Porta Historica à l’initiative de l’Instituut voor Nederlandse Geschiedenis (ING). La Commission est invitée à faire partie du groupe des cinq membres fondateurs.

2009

La Commission célèbre son 175e anniversaire. À cette occasion, elle a fondé le prix Henri Pirenne. Deux colloques internationaux sont également organisés. Le premier, lié à la réunion à Bruxelles des membres de Porta Historica en avril, a pour thème « Digital edition of sources in Europe : achievements, (juridical and technical) problems and prospects ». Le second, en décembre, porte sur les Chancelleries princières et scriptoria, du Xe au XIVe siècle.

Le Bulletin 2009 constitue un volume jubilaire, avec l’historique des vingt-cinq dernières années, des notices biographiques et des contributions des membres et des membres honoraires.

Pour en savoir plus

    • La Commission royale d’Histoire, 1845-1934. Livre jubilaire composé à l’occasion du centième anniversaire de sa fondation par les membres de la Commission, Bruxelles, Palais des Académies, 1934.
    • Paul BONENFANT, « La Commission royale d’Histoire en son cinquième quart de siècle (1934-1959 ) », dans Bulletin de la Commission royale d’Histoire, t. CXXV, 1959, p. 8-65.
    • Walter PREVENIER, « La Commission royale d’Histoire pendant les vingt-cinq dernières années (1959-1984) », ibidem, t. CL, 1984, p. 41-71.

Chacun de ces volumes comporte des notices biographiques étendues des confrères défunts et des indications succinctes à propos des membres en activité.